Mythe de l’ancien temps

Mythe de l’ancien temps

Il faut être un gros fainéant pour s'endormir en pleine journée !

D'ordinaire, que peut-on faire entre 13h et 13h30 à Kinshasa, où la vie devient intenable ! Des Kinois, vers les décennies 60 et 70, avaient l'habitude de faire une petite sieste, en vue de bien reposer et faire du bien à la matière grise ! Autrement dit, bien dormir dans l'après-midi augmentait leur Quotient Intellectuel (Q.I).

Les clichés ont la peau dure : la sieste fait encore figure pour de nombreuses personnes d'activité réservée aux enfants ou aux vieillards. Culte de la productivité oblige. Les dernières années n'ont fait qu'accroître le mythe selon lequel il faut être un gros fainéant pour s'endormir en pleine journée. Or, c'est aujourd'hui un fait scientifiquement avéré. Bien dormir dans l'après-midi est un bienfait pour la santé et particulièrement pour nos capacités intellectuelles.

Les chercheurs de la Nasa ont montré dans une récente étude que trente à quarante minutes de repos au milieu de la journée de travail augmentait en moyenne les facultés cognitives de 40% ! Des tests menés auprès d'un millier de volontaires ont prouvé que ceux qui effectuaient des journées sans répit réussissaient moins bien aux tests d'intelligence comme le QI. Surtout, ils voient leurs capacités d'apprentissage et de mémorisation s'étioler en comparaison de ceux qui pratiquent un petit assoupissement après le déjeuner.

En écho aux travaux de la Nasa, les étudiants en biologie de l'université américaine de Berkeley ont établi que la sieste devait être courte pour apporter un maximum d'efficacité. Au-delà de quarante-cinq minutes les effets bénéfiques disparaissent. Il convient donc de pratiquer une micro-sieste, entre quinze et trente-cinq minutes maximum. C'est le temps nécessaire à l'organisme pour se détendre et laisser aux neurones un peu de répit. Les pilotes de ligne le savent bien, un repos de vingt minutes réduit considérablement le risque de s'endormir en plein vol. Le sommeil à petite dose permet d'éviter la fatigue nerveuse entraînée par une très grande concentration.

Si les spécialistes du sommeil recommandent un créneau situé entre 13h et 14h30, le meilleur moment pour une sieste tient en fait à l'heure du réveil. Les journalistes qui se lèvent à 3h du matin pour assurer les matinales à la radio ont l'habitude pour tenir le rythme de s'octroyer ce repos vers 10h du matin. Convaincues de l'effet positif de la sieste sur leurs salariés, certaines entreprises en ont fait une méthode de management. Résultat significatif, l'absentéisme et le surmenage atteignent des taux ridiculement bas.

Djoko J-P